Chronique du Mercredi 20 juillet 2022

La Tempesta (Festival In)


Sur un tréteau de bois, un voile noir recouvre un corps, comme une nappe d’huile sombre… qui soudain se soulève. Nous sommes sous l’eau, avec Ariel, génie des airs, tandis que la tempête gronde à la surface. Dès cette première image, le ton est donné : par un artifice simple et pourtant spectaculaire, nous voici plongés dans un autre monde, sous le voile des apparences – dans les profondeurs du texte de William Shakespeare. Après un puissant Macbett en langue sarde, le metteur en scène italien Alessandro Serra et sa compagnie Teatropersona proposent une nouvelle adaptation de La Tempête, dans le plus grand respect de la dramaturgie shakespearienne. S’y révèle la dimension politique de cette pièce. Mais le pouvoir ultime reste celui du théâtre. La magie de Prospero est celle d’un metteur en scène rompu aux artifices… et La Tempête, un hommage au théâtre – par les moyens du théâtre.
William Shakespeare (1564-1616) est considéré comme l’un des plus grands poètes et dramaturges de langue anglaise. Contemporain du règne d’Elizabeth I d’Angleterre, il est l’auteur de 39 pièces de théâtre traversant les genres – de la comédie à la tragédie, en passant par les pièces historiques puisant dans l’histoire d’Angleterre – et qui se caractérisent par un mélange unique de registres – haut et bas, grotesque et sublime. La Tempête (1610) est l’une de ses dernières œuvres connues. 
La Tempête
Ancien duc de Milan, Prospero vit avec sa fille Miranda sur une île inconnue où, grâce à la magie puisée dans ses livres, il asservit les éléments naturels ainsi que deux créatures, Ariel et Caliban. Or une tempête terrible provoque bientôt le naufrage d’un navire. Les survivants ne sont autres que des nobles bien connus de Prospero, dont Antonio, son propre frère… et le responsable de son exil. Usant de sa magie et de l’illusion, Prospero s’emploie alors à les punir de leur traîtrise.

La Tempesta
Grand Opéra Avignon

Avec : Fabio Barone, Andrea Castellano, Vincenzo Del Prete, Massimiliano Donato, Paolo Madonna, Jared McNeill, Chiara Michelini, Maria Irene Minelli, Valerio Pietrovita, Massimiliano Poli, Marco Sgrosso, Bruno Stori

Texte : William Shakespeare
Traduction, adaptation, mise en scène, scénographie, costumes, son et lumière : Alessandro Serra

La vie matérielle (Festival Off)

Sous-titré "Marguerite Duras parle à Jérôme Beaujour", La Vie matérielle est un recueil de textes publié en 1987. Cette confession d'un auteur majeur à l'apogée de son oeuvre nous offre le privilège d'accompagner l'écrivaine dans les coulisses de son oeuvre et de sa vie quotidienne.
Accordés au journaliste et écrivain Jérôme Beaujour et retravaillés par la suite, ces entretiens sont l'occasion pour Marguerite Duras d'aborder sans tabou tous ses sujets de prédilection.

Alors âgée de soixante-dix ans, elle fait à bâtons rompus, sur le ton de la confidence, une manière de bilan de sa vie personnelle et artistique, depuis son enfance en Indochine jusqu'à la consécration de L'Amant. Tous les thèmes sont évoqués : les préoccupations les plus quotidiennes, les lieux fondateurs de sa vie d'adulte (Paris, Neauphle-le-Château, Trouville), sa vie amoureuse et sexuelle, l'ivresse alcoolique, la rencontre déterminante avec Yann Andréa, sa conception des rôles de la femme (la mère, l'amante, la femme au foyer), ses rencontres avec quelques personnalités marquantes, ses films, son rapport à l'injustice, à la célébrité...

À travers cette cinquantaine de textes qui mêle autobiographie, confidences et conceptions littéraires, Marguerite Duras revient bien sûr sur les thèmes irrigant son oeuvre et évoque les personnages de ses romans et leurs racines dans sa propre existence (l'amant chinois, Lol V. Stein...).
En ce sens, La vie matérielle est indispensable à l'appréhension de l'envergure de l'oeuvre.

« Catherine Artigala est Marguerite Duras. Elle est écriture. Elle est cette force de vie qui nous bouleverse par sa drôlerie, son culot, son insouciance, parfois, sa radicalité, souvent. » William Mesguich

La Tempesta
Théâtre du Petit Louvre

Auteur : Marguerite Duras
Mise en scène : William Mesguich
Interprète : Catherine Artigala
Adaptation : Michel Monnereau

Notre dernier voyage (Festival Off)

La première adaptation au théâtre des romans "cher amour" et "les dames de nage". 

Entre Chili et Philippines, entre images de l’enfance et quête de l'amour absolu, Giraudeau nous entraîne dans ses voyages. Une frénésie d’amour et de rencontres, une quête folle de vie et d’envies, portée par la fougue d’un homme hyperactif, acteur comédien réalisateur aventurier écrivain... 

Jusqu’à son dernier souffle, ne jamais avoir peur, sauf peut-être de ne pas avoir assez vécu.

Notre dernier voyage
Théâtre Transversal

D'après : Bernard Giraudeau
Avec les textes de :  Laure Renaud
Mise en scène : Marc Tourneboeuf
Interprète : Jean-Philippe Renaud

Les Misérables 2.0 (Festival Off)

Dans cette adaptation humoristique, décalée, rythmée et parfois cruelle, Francisca Rosell reprend l'intrigue du roman deVictor Hugo, en modernisant tout le reste. On retrouve le généreux Jean Valjean, l'impitoyable inspecteur Javert, la misérable Fantine, les terrifiants Thénardier dans une version drôle, haletante, hors norme, engagée, avec des références à notre actualité.

Une succession de scènes, de compositions truculentes ou déchirantes, entrecoupées de numéros de cabaret dans lesquelles la société d’hier devient le miroir de la nôtre sur fond de satire sociale.

Une équipe de comédiens interprète 18 personnages, vous projetant, comme dans un road movie endiablé, dans une galère, dans un squat parisien, dans un tripot révolutionnaire, un trottoir la nuit isolé ou dans le bureau de la préfecture de police comme si vous y étiez. Tout cela traité avec provocation et humour.     

Les Misérables 2.0
Théâtre de la Luna

Auteur : Francisca Rosell
Mise en scène : Francisca Rosell
Interprète(s) : Brock, Bruno Argence, Valentin Boulenger, Francisca Rosell, Hugo Fox

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