Chronique du Mardi 19 juillet 2022

Alceste ou l’acteur fou (Festival Off)

Après une représentation du Misanthrope de Molière, Captain, le metteur en scène qui a joué Alceste et Isidore, Philinte, restent seuls sur le plateau du Théâtre qu’ils ne vont pas quitter de la nuit partant à la recherche de « Molière? », le poète, le chef de troupe, l’acteur fou qui se trémousse et se vide dans Pourceaugnac, subissant les anathèmes de l’Église et de la Médecine, défiant tous les pouvoirs de ses galipettes jusqu’à contrefaire la Mort sur son fauteuil alors même que son coeur se fracasse afin de témoigner jusqu’au bout comme Don Juan son « amour de l’humanité ».

Mais le rôle essentiel n’est-il pas Célimène, la Femme, l’Actrice, Elle l’amour fou de Captain. Hanté par son absence et sa voix, en pleine détresse, il comprend peu à peu le mystère de ce personnage.

Ivresse, démesure, désespoir, joie, désir, dans une nuit de folie où tout est possible même la venue de Molière.

L’Illustre clown, le vieux Maître Molière m’a soufflée cet Alceste ou l’Acteur Fou afin de rendre hommage aux acteurs qui l’ont inspiré.

Car Dionysos, le dieu du théâtre grâce aux acteurs nous dit une fois de plus que l’on est vivant et que cela doit se fêter.     

Alceste ou l’acteur fou
Théâtre du Petit Louvre

Auteur : Anne Delbée
Mise en scène : Anne Delbée
Interprète(s) : Valentin Fruitier, Emmanuel Barrouyer
Avec la voix de : Emilie Delbée

Le Septième Jour (Festival In)

Yang Fei vient de mourir dans une explosion. Pour cet homme d’un milieu modeste, atteindre l’autre rive est un rappel de son existence. Comment prétendre à une sépulture alors qu’il n’en a pas les moyens ? Yang Fei croise d’autres morts en sursis, qui errent dans cet autre monde : son ex-femme, la fille-rat et son compagnon ainsi que de nombreux joueurs d’échecs. Toutefois ses déambulations se font avec quiétude, portées par le désir de retrouver un père mystérieusement disparu. Adapté d’un roman de Yu Hua traversé d’authentiques faits-divers, Le Septième Jour, paru en 2013, est inspiré par le mythe biblique de la création et l’espoir d’obtenir des réponses à des questionnements personnels. Après La Maison de thé, présentée au Festival d’Avignon en 2019, le metteur en scène chinois Meng Jinghui poursuit son exploration novatrice de la société chinoise. Un théâtre d’une puissante beauté formelle, parmi d’inquiétantes sphères sombres, prêtes à se mouvoir selon le vent, et un étrange broyeur, dont on redoute qu’il se mette en marche.

Paru en 2013, Le Septième Jour a consacré internationalement Yu Hua, romancier né en 1960. Il a publié plusieurs romans dont Vivre (1993), adapté au cinéma par Zhang Yimou, Le Vendeur de sang (1995), Brothers (2005), prix Courrier international du meilleur livre étranger, et La Chine en dix mots (2010).

Le Septième jour de Yu Hua, traduction Isabelle Rabut et Angel Pino, est publié aux éditions Actes Sud. Pour le surtitrage, adaptation de Pascale Wei Guinot.

Le Septième Jour
Cloître des Carmes

Avec : Chen Minghao, Han Shuo, Huang Xiangli, Mei Ting, Sun Yucheng, Wang Zihang, Xiao Dingchen

Texte : Yu Hua
Traduction du chinois : Pascale Wei Guinot
Adaptation et mise en scène : Meng Jinghui
Musique : Hua Shan, Wang Chuang
Scénographie : Zhang Wu

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